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19 mai 2010

L'ALLAITEMENT MATERNEL ET SA DUREE INFLUERAIENT SUR LA SANTE MENTALE JUSQU'A L'ADOLESCENCE

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Source :

The long-term effects of breastfeeding
on child and adolescent mental health :
a pregnancy cohort study followed for 14 years.

Oddy WH, Kendall GE, Li J, Jacoby P, Robinson M, de Klerk NH, Silburn SR, Zubrick SR, Landau LI, Stanley FJ.

The Journal of Pediatrics, volume 156, issue 4, April 2010, Pages 568-574

L’évolution du comportement est un aspect essentiel du développement de l’enfant : de 10 % à 20 % des enfants ont des problèmes émotionnels ou comportementaux. Les facteurs de risque connus sont familiaux, sociaux, économiques et psychologiques, en particulier liés à la pauvreté, l’éducation des parents, la taille des familles et le lieu de vie. Les effets de l’allaitement au sein sur le développement des performances intellectuelles ont été largement étudiés mais les données sur la santé mentale sont conflictuelles. Une publication australienne rapporte les résultats d’une étude menée sur une cohorte constituée à partir de 2 900 femmes, enrôlées entre 16 et 20 semaines de gestation, dont 2 366 enfants ont pu être suivis de façon prospective, deux sur trois jusqu’à 14 ans.

Toutes les variables pouvant interférer ont été notées au départ. Les examens de suivi ont eu lieu à 1, 2, 3, 5, 8, 10 et 14 ans. Ils ont comporté des questionnaires standardisés permettant d’établir des scores de comportement mental, complétés par des interviews et des examens cliniques. Les scores ont pris en compte les différent problèmes psychopathologiques, les uns comme anxiété, dépression qualifiés d’internes, les autres tels conduites agressives ou délinquantes d’externes, les scores les plus élevés correspondant aux perturbations les plus importantes.

La durée de l’allaitement a été analysée comme une variable continue et aussi exploitée en 2 catégories : pas d’allaitement maternel ou durée inférieure à 6 mois (48 %) ou supérieure à 6 mois (52 %). Tous les facteurs de confusion possibles ont été pris en compte comme l’âge de la mère, le niveau d’éducation, la dépression post-partum et bien d’autres. Les analyses statistiques ont permis d’isoler la durée de l’allaitement des autres facteurs; elle dépendait de l’âge de la mère, de son éducation et du niveau socio-économique. Le taux de suivi a été de 75 % pour descendre à 65 % à 14 ans.

Au total, toutes les variables de santé mentale ont montré une augmentation des risques inversement corrélée à la durée de l’allaitement maternel de l’enfance à l’adolescence. Cette augmentation a été constatée aussi bien en tenant compte de la durée en variable continue ou de façon dichotomique (<6 mois et >6 mois).

L’effet était plus faible pour les scores internes que pour les externes ou les globaux. Cette association persistait après ajustement pour les facteurs familiaux, sociaux, économiques et psychologiques du début de la vie.

Commentaires : cette étude paraît montrer un nouvel avantage de l’allaitement maternel. A noter sa durée inhabituelle en France.

Pr Jean-Jacques Baudon, Pédiatre

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