Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
le tétou blog
18 décembre 2009

ON M'A DIT QUE JE DEVAIS SEVRER

Nomad_Moon___Amy_Crawford_Photography___baby_breastfeeding

Amy Crawford Photography

Cette maman doit se faire opérer très prochainement sous anesthésie générale. On lui a dit qu'elle devait sevrer son bébé de 4 mois pour cette raison, mais également parce qu'il "n'a pris que 10g par jour" ce dernier mois. Elle voudrait donc savoir comment s'y prendre étant donné que son bébé  refuse le biberon quand elle lui propose...

Avant de conseiller cette maman sur le déroulement du sevrage, il est de notre devoir d'association de soutien à l'allaitement de donner de l'information pour qu'elle puisse faire des choix éclairés.

L'hospitalisation et l'anesthésie générale qu'elle va bientôt subir ne signifient pas qu'elle doit nécessairement mettre un terme à son l'allaitement. Il y a des alternatives. En faisant une petite réserve de lait le bébé pourra être nourri en son absence. S'il refuse le biberon, il pourra boire le lait à la tasse. Ensuite, une fois l'opération passée, elle pourra théoriquement reprendre l'allaitement dès son réveil, lorsqu'elle aura retrouver ses capacités mentales normales, ce qui signale que le produit est quasiment éliminé. On entend parfois dire qu'il faut tirer son lait après l'anesthésie pour éliminer les restes du produit fixé dans les tissus adipeux  qui pourraient être relâchés dans le lait et attendre 12 à 24h avant de rependre l'allaitement mais cela n'est que rarement nécessaire ; c'est le cas notamment si la maman a un nouveau-né prématuré, ou souffrant d'hypotension ou de faiblesse générale, et si la maman a subi une chirurgie plastique. Dans le cas présent le bébé a déjà quelques mois ce qui minimise l'impact du produit anesthésiant. Tout ceci sera bien entendu précisé par l'anesthésiste auprès de qui les parents sont en droit de demander toutes les explications nécessaires.

Enfin, le fait de maintenir l'allaitement en cas d'hospitalisation est, pour certaines femmes, moins pénible que de sevrer brutalement. Cependant, cette maman ne pense pas a priori que ce serait une bonne solution pour elle car elle se projette difficilement hospitalisée sans avoir sevré...

D'autre part, le "problème" de la prise de poids lente que signale le pédiatre ne signifie pas non plus qu'il faille sevrer le bébé. La prise de poids n'est qu'un indicateur parmi d'autres de la santé du bébé. En premier lieu, la croissance du périmètre crânien et le développement psycho-moteur indiquent une bonne croissance, ce qui est le cas pour ce bébé. Les urines  sont un autre indicateur fiable pour la maman. Néanmoins, la pression du pédiatre quant au poids est particulièrement forte et remet en question le choix et le désir d'allaiter...

Pour s'assurer du bon fonctionnement de cet allaitement, il s'agit aussi de vérifier quels sont les facteurs qui pourraient interférer. Il s'avère que la maman a pris une contraception orale (pilule progestative microdosée) dès la sortie de la maternité et s'est ensuite fait poser un stérilet aux hormones 1 mois 1/2 après. Le ralentissement de la courbe de poids coïncide avec la pose du stérilet. Qu'en est-il réellement ? Si les contraceptifs oraux influent probablement chez certaines femmes sur la quantité de lait (lire "baisse de lait : pilule contraceptive ?"), il semble que cela ne puisse pas être le cas pour les stérilets à base de lévonorgestrel qui agissent localement.

Bien qu'elle a souhaité des informations sur le sevrage pour les raisons citées plus haut, cette maman a déjà spontanément commencé à stimuler sa production de lait : elle propose désormais les deux seins à son bébé, qu'il tète volontiers. Jusqu'à présent il "réclamait toutes les 3 heures", tétait un seul sein et  s'endormait souvent ensuite avec la sucette.  La maman peut accentuer la stimulation de ses seins en revenant au premier sein lorsque le bébé a terminé de lui-même le deuxième et qu'il souhaite toujours téter, et également proposer plus souvent le sein à son bébé dans la journée. Cette hyper-stimulation aidera beaucoup pour augmenter la quantité de lait et favoriser le gain de poids. L'endormissement au sein est aussi une pratique qui soutient naturellement une bonne lactation, permettant ainsi au bébé d'avoir des rations de lait supplémentaires. Elle peut également boire de la tisane galactogène (lire "recette de la tisane galactogène") ou faire une cure de fenugrec pendant quelques jours (lire "le fenugrec : effet galactogène rapide").

Si cette maman décide finalement de sevrer son bébé, elle fera un choix respectable, forte de toutes ces informations. En attendant, elle va réfléchir...

Publicité
Publicité
Commentaires
le tétou blog
Publicité
Newsletter
Derniers commentaires
le tétou blog
Publicité