ALLAITEMENT ET TENSION ARTERIELLE

Article extrait du quotidien d'information algérien El Moudjahid

(10 janvier 2009)

Chez les enfants, qui ont été exclusivement nourris au sein au début de leur vie, la tension artérielle est moins élevée que chez les autres. En outre, plus la période d’allaitement est longue, plus l’effet est marqué. Cela diminue d’autant leur risque de souffrir de troubles cardiovasculaires à l’âge adulte.

Des chercheurs de la Faculté de médecine sociale de l’Université de Bristol en Angleterre arrivent à cette conclusion dans une étude que vient tout juste de publier la revue médicale Archives of Disease in Childhood.
On a mené la recherche auprès de deux populations différentes d’enfants de 9 ans à 15 ans : 1 174 sujets en Estonie et 1 018 au Danemark. Les résultats concordent dans les deux groupes étudiés. Chez les enfants de 9 ans à 15 ans qui ont été exclusivement nourris au sein pendant au moins 6 mois, la tension artérielle se révèle sensiblement plus basse que chez ceux qui n’ont pas été allaités ou qui ont été sevrés plus jeunes.
Les auteurs estiment que d’être allaité durant la petite enfance a un effet aussi marqué sur la tension artérielle que le fait, à l’âge adulte, d’éliminer le sel dans l’alimentation ou de faire régulièrement de l’exercice physique, deux interventions qui ont fait leurs preuves à cet égard.
L’an dernier, une autre équipe de chercheurs de la même université avait obtenu des résultats semblables dans une étude menée auprès de 7 276 enfants de 7 ans. Dans ce cas également, les chercheurs avaient observé un rapport dose/efficacité, c’est-à-dire que plus la période d’allaitement avait été longue, moins la tension artérielle était élevée rendu à l’âge de 7 ans.
Les experts ignorent, pour l’instant, par quel mécanisme l’allaitement maternel produirait cet effet. Il pourrait s’agir de l’action des hormones que renferme le lait maternel, de sa faible teneur en sodium comparé aux laits maternisés ou encore des acides gras essentiels à longue chaîne qu’il renferme. Soulignons que lorsque la tension artérielle est élevée, même si elle n’a pas atteint la limite à partir de laquelle on diagnostique un trouble d’hypertension artérielle, le risque de souffrir éventuellement de troubles cardiovasculaires augmente significativement.
P. L.